ARTICLE LE MONITEUR – 03.06.2005

JACQUES-FRANCK DEGIOANNI |  publié dans LE MONITEUR le 03/06/2005

Indispensable pour préserver la qualité de l’air intérieur, le dépoussiérage régulier des réseaux aérauliques peut être effectué par un procédé original qui utilise de l’air comprimé.

L’air diffusé par les réseaux de ventilation ou de climatisation des bâtiments transporte des poussières dont la taille est limitée par les systèmes de filtration mis en œuvre. Ces particules finissent par se déposer sur les parois internes des conduits où elles forment un bio-film, dépôt plus ou moins riche en virus, bactéries et moisissures…

Cet encrassement, préjudiciable à la santé des occupants et qui provoque des pertes de charge sur le réseau, accroît également le risque de propagation des incendies et augmente la consommation d’énergie. Bref, la maintenance des réseaux aérauliques impose un dépoussiérage régulier. Le nettoyage de ces conduits, qui sont la plupart du temps en acier galvanisé, s’effectue généralement par brossage et décollage de la poussière à l’aide de robots télécommandés équipés de caméras vidéo. Les résidus sont récupérés par de puissants aspirateurs munis de filtres. Cette technique, qui utilise une brosse métallique, se heurte souvent aux dimensions ou à la géométrie du réseau (exiguïté du diamètre, présence de coudes, portions de gaines verticales, etc.). Par ailleurs, le nettoyage des manchons souples ou de conduites en fibres de verre présente le risque potentiel de les dégrader.

Air sous pression

Le procédé de nettoyage par « aérocurage » de la société Tecnonet Air est mis en œuvre par des prestataires agréés. Il s’effectue grâce au déplacement d’un « aethrioscope », un module de nettoyage en caoutchouc équipé de filaments en silicone, qui diffuse de l’air sous pression (6 bars). Le système comporte deux circuits d’air indépendants (mais complémentaires). Le premier met en mouvement l’aethrioscope qui se déplace grâce à l’air comprimé insufflé dans la tête de curage. Celle-ci vient décoller les incrustations présentes sur toute la surface des conduites. Elle peut également se faufiler dans les conduites coudées ou secondaires du réseau. Le déplacement s’effectue par réaction de l’air comprimé sur les parois des gaines, sur une vingtaine de mètres de part et d’autre de l’orifice d’entrée. L’air expulsé vient alors décoller les poussières. Le second circuit d’air aspire et collecte les résidus à l’aide de trois aspirateurs en garantissant l’absence de redispersion des poussières dans les locaux. Celles-ci sont stockées, conditionnées en sacs et acheminées vers un lieu d’incinération.

Un contrôle qualité systématique

Ce nettoyage peut être complété par une décontamination des surfaces par irradiation massive aux rayons ultraviolets, grâce à des lampes spéciales disposées sur un chariot téléguidé, introduit dans les conduites et qui assure l’élimination de plus de 95 % des micro-organismes. Enfin, une aéro désinfection est réalisée par saturation des volumes à l’aide d’un brouillard désinfectant, non mouillant et non tachant.

Après intervention, un contrôle qualité systématique est réalisé. Pour les seuls travaux de nettoyage il consiste en une auscultation vidéonumérique des conduits, des mesures d’empoussièrement des conduites et un contrôle des débits aux bouches de soufflage. Pour les travaux de nettoyage et de décontamination, des analyses et des mesures sont, en outre réalisées qui permettent d’évaluer l’abattement des flores microbiennes ainsi traitées.